Athlète du moment : Christian Fauchehaut

 

  

 

 

 

 

Christian, le philosophe silencieux

Sa présence au club est aussi vieille que le club lui-même. Forcément, il en est un des fondateurs. Il voulait un club ouvert et performant. C’est ce qu’est devenu ACF et c’est pourquoi ACF lui ressemble.

Même s’il n’est plus entraîneur depuis quelques années, il a laissé sa marque. Il accordait plus d’importance à la sensation de chaque coureur qu’à un programme stéréotypé. Ce n’est pas seulement un point de vue spécifique sur la question de l’entraînement. C’est une vision plus générale, une confiance en l’intelligence de notre corps. Science sans conscience…

Christian est un philosophe qui ne dit rien. Attention, il ne perd rien. Il capte tout. Mais on dirait qu’il a fait sienne la devise d’un écrivain français : « L’essentiel  n’est pas d’avoir tort ou raison. L’essentiel est de persuader les autres de te laisser tranquille ». Christian ne polémique pas, Christian ne ratiocine pas. Ce qui ne l’empêche pas, non seulement de réfléchir, mais d’échanger. Il suffit pour cela de percevoir la profondeur de son regard.  La qualité de son écoute. La qualité de son silence. Christian sait donner au silence des qualités que l’on ne soupçonnait pas : silence discret, modeste, honnête, exact. Silence se modulant en tonalités diverses, silence musical. Son silence est gorgé de mots qui n’ont pas été dits, par crainte de maladresse, de mots trop vagues, ou impropres, ou trop loin de la vérité, tous remplis de trop ou de pas assez, du risque de ne pas atteindre l’autre dans sa différence. Silence chargé de notes, et de silences aussi, et de points d’orgue…

 On l’a vu tellement à la peine ces derniers mois ou ces dernières années, qu’on est heureux pour lui de ce regain de forme.  Lui qui avait côtoyé les sommets (record de marathon en 2h36).

Déjà, en novembre, son temps au semi-marathon de Boulogne, en 1h18, le  remettait en confiance.  Samedi 13 février, à la course de la Saint-Valentin, en couple avec Julien, mais il vaudrait mieux dire en quatuor avec Julien, Aymeric et Eric, il est arrivé premier ex-aequao de la course. Et le lendemain il remet ça, en arrivant 12e du 15 km de Charenton (sur 1500 coureurs), à plus de 16,6 km/h, en 54 min et quelques secondes. Cela faisait huit ans qu’il n’avait pas couru à une telle vitesse sur cette distance.

Longue vie sportive à toi, Christian, longue vie à ton club.

Jean-Marc  Geidel