Christophe Le Gall,
l’insistance tranquille
C’est la première fois
qu’un ancien président d’ACF est promu « athlète
du moment ». Même Christian Fauchehaut n’a pas
encore eu cet honneur.
C’est aussi la première
fois aussi qu’un athlète force le respect avec
une course dont la vitesse est de…
6.65 km/h.
Eh oui, mais la Saint-Elyon,
ce n’est pas n’importe quelle course. D’abord,
c’est une distance de 69 km (plus d’un marathon
et demi…) entre Saint-Etienne et Lyon. C’est une
course qui a lieu en pleine nuit, en plein mois
de décembre et dans une région au climat
particulièrement rude. La Saint-Elyon, c’est
1300 mètres de dénivelé positif, 1700 mètres de
dénivelé négatif, un passage à 850 mètres
d’altitude. Moitié sur route et moitié sur des
sentiers. La Saint-Elyon, c’est une course qu’on
fait en général en relais de 4 coureurs. Or,
pour la première fois, Christophe entreprenait
cette course tout seul… et il est arrivé au
bout !
Ca fait des années que
Christophe court avec régularité, sans forcément
viser le sommet, avec une sorte d’insistance
tranquille qui lui permet de savourer chaque
seconde gagnée, chaque minute gagnée…
Ca fait des années qu’il
court avec ce mélange de passion mesurée, de
naturel et de légèreté. Des années qu’il sourit
gentiment quand il se fait vanner. Des années
qu’il montre cette attention discrète pour tant
de coureurs d’ACF qui ne sont pas forcément sur
le devant de la scène mais montrent à courir et
à progresser la même opiniâtreté. Des années
qu’il se tient dans les coulisses du théâtre
afin de mieux préparer sa sortie sur les
planches. Des années qu’il tisse des liens et sa
toile et qu’il laisse échapper, à peine visible,
juste sous les plis de son écharpe, un petit
sourire en coin, un petit sourire malicieux.
A quand la prochaine
course ? A quand le prochain challenge ?
Cela, personne et même pas
lui, ne le sait. Jean-Marc Geidel |