Athlète du moment: Feth Hadin

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il n’est pas jusqu’à sa silhouette qui n’ait changé. Il s’est affûté, affiné. Son allure aussi semblait toute autre. Plus de tempérament, plus de rythme, plus d’élégance.

Et surtout, j’allais oublier de vous le dire. Il était concentré. Incroyablement concentré. J’essayais d’attirer son attention, de le charrier. Impossible. Il était dans sa course. A la fin de l’hiver et au début du printemps, il s’entraînait pour le marathon. Franchement, je m’attendais à un coup d’éclat. Au marathon d’Annecy, en avril, il battait son record de 11 minutes, en 3h36. Eh bien, cette performance est presque passée inaperçue tellement elle était en deçà de ce qu’on attendait de lui. Jusqu’à ce dix kilomètres de Vincennes où il concrétise tous les efforts de cette année. Il bat son record de plus d’une minute.

Feth Hadin, avec tout ce que ce nom évoque de parfums orientaux et de peau mordorée, semble venir tout droit du Nord de l’Europe. Pas seulement par le physique. Encore plus par le tempérament. Je crois qu’il a été marqué par son passage dans le pays le plus tolérant d’Europe, la Hollande (enfin, c’était avant la percée de l’extrême droite). Vous connaissez l’histoire du cinéaste Théo Van Gogh, qui vient de se faire poignarder et s’adresse à son agresseur : « Attendez, on peut quand même discuter… »

Bien sûr, on peut être tolérant et avoir du tempérament. Je crois que c’est le cas de Feth Hadin. On ne sait pas tout de lui. Mais on en sait assez. Son petit sourire et son regard malicieux en disent parfois plus long qu’un long discours.

Sans lui mettre la pression, on l’attend quand même au tournant, pour le prochain marathon. (Moins de 3h30 ?)

Jean-Marc Geidel

 

 

 

 

Feth Hadin, cru 2010

Feth Hadin est un athlète nouveau. Il ne ressemble plus au Feth Hadin que nous avons connu il y a trois ans et qui peinait sur la piste. Il peinait mais ne se décourageait pas. Petit à petit, entraînement par entrainement, on l’a vu progresser lentement mais sûrement.

On le voyait arriver, partir, toujours courant, toujours courant. Venant de chez lui. S’entrainant avec nous au stade. Repartant chez lui. Toujours courant. Chez lui, c’est à dire au centre de Paris, près de la mairie du 11e.  Il avait d’autant plus de mérite qu’il avait déjà une petite famille. Et qu’il se devait de jouer les pères exemplaires, avec ce que cela comporte de partage des tâches.