Bonjour à toutes et à tous,

 

candidat au Conseil d’Administration de ACF, je me dois  - et je vous dois - de vous faire part des réflexions qui m’animent depuis quelques jours et de ma vision du club que je défendrai au sein du CA, si vous m’élisez.

Ces réflexions me sont venues après le CA du lundi 08 mars 2004 auquel j’ai assisté en tant qu’observateur. J’ai compris à cette occasion, qu’au-delà des problèmes de personne qui ont pu être mis en avant et qui me semblaient être les seules raisons du départ de Gérard Chanu de la Présidence du club, il y avait en fait, sous-jacent - et qui ne m’était pas apparu lors de la dernière Assemblée Générale - des divergences plus profondes relatives à la conception même de ACF et à son avenir.

Voici comment j’ai perçu (peut-être à tort) la situation actuelle et les enjeux qui en découlent.

Selon moi - pour faire simple - deux conceptions du club se sont exprimées à travers les différents courriers qui ont circulé ces dernières semaines ainsi qu’au cours des diverses prises de position exprimées lors du CA du 8 mars :

1°/  D’un côté, une conception ambitieuse, généreuse, enthousiaste, fédérative, dotée d’un projet de développement du club, autrement dit ayant ce supplément d’âme que j’apprécie tant à ACF : c’est celle de Gérard Chanu. C’est celle que je partage.

2°/ De l’autre, une conception que je qualifierais de minimaliste, étriquée, frileuse, sans ambition ni projet fédérateur pour le club . Certains d’entre-vous ont des velléités de repli sur soi, d’autres me semblent être entrés dans une logique de « consommateur » dans leur relation avec le club. Ils veulent « simplement de bons entraîneurs qui leur permettront de progresser et d’abaisser leurs chronos ». C’est une vision très réductrice (pour ne pas dire plus) qui, personnellement, m’intéresse peu.

Gérard était l’homme d’une ambition, celle de transformer ce club naissant en véritable club d’athlétisme tout en lui conservant son originalité et sa spécificité, celle d’une culture de la différence, de l’ouverture, de la générosité et de l’interventionnisme dans le champ social. Cette double orientation, et l’engagement personnel qu’elle implique, vous ne l’avez pas voulu. Cela est votre droit le plus strict et je ne porte aucun jugement de valeur sur ce choix.

La course à pied n’est après tout qu’une activité de loisir, et de ce point de vue, je vous rejoins. Cette conception du club est seulement décevante et peu enthousiasmante. Je croyais, pour ma part, que « Athlétic Cœur de Fond » était autre chose.

Gérard n’avait pas la VMA la plus élevée, loin s’en fallait, mais c’était lui qui, pour le club, avait le plus de souffle. Je souhaite que la nouvelle équipe n’en manque pas, ce serait un comble pour un club de course à pied !

 J’ai pourtant le sentiment qu’aujourd’hui « Athlétic Cœur de Fond » est un club en panne d’ambition. J’espère qu’il ne deviendra pas à terme un club en panne de performances.

 A la tête de ce Club, j’aurais eu pour lui les mêmes ambitions et les mêmes exigences que Gérard Chanu. Je pense seulement que les intérêts du Club ne réclamaient ni de « mettre les voiles » comme l’a fait Gérard (mais je respecte ses raisons) ni de « réduire la voilure » comme certains souhaitent le faire, mais plutôt de garder le cap contre vents et marées et de sortir le spinnaker aux allures portantes pour continuer à surfer sur les succès.

 Alors, si vous voulez entendre au sein du CA ma petite musique critique, votez pour moi.

 Si je suis élu, je m’attacherai à préserver et à améliorer la qualité de l’entraînement qui vous est proposé, en faisant des propositions qui iront dans ce sens (approfondissement de la formation des entraîneurs, mise en place annuelle d’une séance d’estimation de la VMA selon la méthode VAMEVAL pour tous les athlètes du club, organisation de stages d’entraînement, conseils et informations diverses relatives à l’entraînement et à votre santé,

Je continuerai, par ailleurs – dans l’intérêt de tous – à mettre à votre disposition, mes compétences, mes connaissances et mon temps libre pour vous entraîner et vous conseiller, même si je ne peux pour l’instant - pour des raisons de santé - courir avec vous (ce qui, soit dit en passant, rendra enfin la voie libre à certains d’entre vous impatients de remporter leur première victoire).

 Je terminerai en vous disant ceci : n’ayez pas seulement de l’ambition pour vous-même, ayez-en aussi pour votre club, vous n’en aurez que plus de plaisir.

 Je vous remercie de votre attention.

  Michel Devynck

Paris, le 17 mars 2004